Lettre à un jeune Trudeau

nez de clown

Mon cher Justin,

Que tu le veuilles ou non – et tu le veux en tabarnak – tu représentes l’espoir, dans le Canada de 2013.

Soyons clair : je ne crois pas une seule seconde à ta bullshit bilingue, Justin. Pas plus qu’à ton opération de séduction, à tes tentatives pour intéresser les pages people des magazines, à ton amour des animaux (morts), à tes sermons hollywoodiens. En fait, ton statut de Messie à la défense du libéralisme-pancanadien-serviteur-des-puissants ne correspond pas exactement au modèle dont l’humanité a besoin. Bref, tu n’as jamais été mon premier choix, et «clown» est le qualificatif qui me vient généralement en tête quand ta face bouclée envahit mon téléviseur.

Pourtant, un peu malgré toi, tu représentes l’espoir.

C’est qu’il y a de grandes chances que tu sois le prochain CEO chef du PLC. Après avoir essayé ton paternaliste papa, Turner la comète, Chrétien le plouc, Martin l’évadé fiscal, Dion le piteux et Ignatieff l’intello, tes camarades vont logiquement se payer un modèle tout neuf : le jeune premier.

Et quand tu seras assis sur ton trône paternel, tu seras la seule chance objective de déloger le gouvernement Harper aux prochaines élections.

Vois-tu, le gouvernement conservateur joue un jeu extrêmement lucratif à court terme mais intenable à long terme. Il réintroduit des valeurs poussiéreuses et toxiques, saccage l’environnement, abandonne Kyoto, couche avec le lobby pétrolier, subventionne les marchands d’armes, vend nos ressources à la Chine, évangélise le Canada, refuse le débat, muselle les scientifiques et les statisticiens, affame la culture, sabre dans l’information, bâillonne l’opposition, ouvre la porte au créationnisme, célèbre la monarchie anglaise, ignore les Premières Nations et méprise les chômeurs. Sans compter l’absolu mépris qu’il a du Québec, ayant fait la démonstration en 2011 qu’il pouvait être largement élu sans son appui.

Je te raconte tout ça, Justin, mais tu le sais déjà : ce sera probablement la colonne vertébrale de ta ligne de campagne. Tiens, rien qu’aujourd’hui, Harper nous fait encore honte en retirant notre plusse beau pays d’un projet qui concerne pourtant la survie du tiers-monde. On ne parle plus de valeurs divergentes ici, mais de survie des peuples, de sauvetage de la planète. Parce que, sous l’Honorable Harper, l’unifolié est une feuille morte.

J’ai interrogé des amis mieux informés que moi, ils m’ont confirmé que, hormis une révolution, il n’existe aucun moyen de destituer cet imposteur, gracieuseté de notre modèle de monarchie parlementaire à la con. Laissons voter les lobbies et fermons nos gueules en contemplant le naufrage. On est a mille milles de la démocratie, a.k.a. pouvoir du peuple.

Anyway, tu l’as toujours eu facile, dude. Physique avantageux, entré en politique dans les souliers de papa, vainqueur d’une course au leadership dont personne ne voulait… Ton karma se répètera : notre enfer quotidien sera le tapis rouge qui te mènera à la tête d’un pays.

Alors Justin, je n’irai pas jusqu’à voter pour toi, non, mais puisque tu seras probablement le prochain Premier Ministre du Canada sans mon aide, tu représentes l’espoir : celui de mettre un terme à l’horreur absolue pour revenir au statu quo habituel.

Les lendemains chantent faux, mais ils chantent tes louanges, mon cher Justin! Fais-en bon usage.

Une réponse à Lettre à un jeune Trudeau

  1. Liz Oneil dit :

    L’oracle: Désolé mon petit. Tu en as l’étoffe, mais ru restes dans l’expectative.

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