Les Triplettes de Belleville : absolument triplant!

Article original publié dans VOIR le 29 mars 2004

klaxon

Je me joins à ce concert de louanges car, qu’on soit sensible ou non au langage particulier de Sylvain Chomet, on ne peut qu’être admiratif devant l’homogénéité et l’originalité de ses Triplettes.

Avec d’autres réalisteurs trop discrets, il ouvre la voie à une animation « non-disneyenne » qui joue sur une esthétique, un ton, une couleur très particulière. Ce film vaut beaucoup par ses innombrables références culturelles – dont beaucoup sont basées sur la France des années cinquante-soixante – ce qui donne un charme nostalgique mais pas rétrograde.

Certains pourront trouver déprimant cet univers sépia sans ciel bleu ni gentil-lapin, mais ce que propose cette œuvre a un nom : la poésie. La capacité de donner vie à une vision personnelle, de donner chair à des personnages pas vraiment conventionnels, de donner corps à des lieux étranges, de donner un sens à des histoires absurdes et drôles.

Contrairement à ce qui a été écrit, les artisans de ce dessin animé ne se sont pas privé d’utiliser l’ordinateur pour mettre en mouvement ce petit monde. Les scènes de navigation prennent un relief étonnant, et tout ce qui roule, flotte ou vole acquiert une dimension très réelle…

La trame sonore, mêlant adroitement la musique de Ben Charest, les bruits et les voix, renforce le sentiment d’immersion dans cette histoire hors du temps, et c’est amusant de voir que l’inattendu Belleville Rendez-vous est en train de devenir un « hit »!

Bref, à moins d’aimer passionnément les grenouilles, il y a dans Les Triplettes de Belleville du plaisir pour tous!

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