Mes adieux à jamais

Article original publié sur Facebook le 7 mai 2012

Napo

Connaissez-vous le Cabaret des Auteurs du dimanche? C’est un événement littéraire qui en est à sa 11e saison et qui se tient à l’Inspecteur Épingle, sur le Plateau Mont-Royal. Chaque dimanche, sept ou huit auteurs (humoristes, dramaturges, chansonniers, chroniqueurs, poètes, romanciers) lisent sur scène un texte qu’ils ont écrit sur un thème imposé. Il m’arrive de participer en tant que «sniper» (compléteur de citations) ou avec mon nouveau défi : le «douze pieds par douze pieds».

J’en reviens à l’instant. Le thème était «adieu». Mon défi était de composer en une quarantaine de minutes 12 paires d’alexandrins avec 12 mots fournis par le public. J’ai mis en gras les mots imposés.

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Titre : Mes adieux à jamais

Chers amis, cher public, faites flamber vos lampions
Car ce soir est un jour dont se rappelleront

Les enfants de nos fils, nés par le truchement
De la généalogie ou d’un condom qui fend.

En effet, ce six mai marquera un adieu
Qui réjouit le poète et fait chier le merdeux

Notre Napoléon, notre illustre Nabot
Se fait montrer la porte par les Hexagonaux.

Je suis noix de Grenoble brisant sa carapace.
Je suis oisillon fou, échappant au rapace.
Je suis perle de nacre, s’extrayant de son huître.
Je suis peuple d’histoire, écrivant un chapitre.

Nous verserons bien sûr une larme pour Simon Gouache*
Qui, contrairement à l’autre, ne prend pas de cravache,
Ne bat pas le bon peuple, ne masque aucune embrouille,
Ne fourre pas des Carla, n’agit pas en fripouille.

Vous l’avez bien compris, mais bon, je le matraque,
Je parlais pas de Simon, mais l’autre fou-braque
Le manipulateur et ses tours d’alchimiste
Qui s’est payé la France, comme un clown s’offre une piste.

Vos lampions scintillants sont des astéroïdes
Qui éclairent la tombe d’un président cupide,

Et pour toi qui es mort, point de nécrophilie,
Car voici mon adieu : casse-toi pôv’ Sarkozy!

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*Simon Gouache est l’un des deux animateurs du cabaret; il faisait aussi ses adieux ce soir-là.

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